Thursday, July 03, 2008

Wayne Shorter à Vienne !



Wayne Shorter a offert aux quelques milliers de spectateurs du théatre antique de Vienne un concert d' une rare intensité.
Ouvert par une magnifique performance du quintette à vents new-yorkais "Imani Winds" qui a joué une composition orignale écrite en collaboration avec le maître Wayne Shorter suivie par un morceau d' Astor Piazolla,le concert s' est poursuivi avec deux longs morceaux de Shorter avec son quartet de feu. Shorter a une manière particulière de débuter ses concerts. Les premières phrases brèves et presque hésitantes qu' il joue sont comme des incantations pour installer la magie de sa musique. Poussé par une rythmique époustouflante de précision et d' interaction (incroyable Brian Blade à la batterie, et les brillants Danilo Perez au piano et John Patitucci à la basse), Shorter atteint des sommets en appliquant à merveille la doctrine de Miles Davis, un de ses maîtres assurément, qui consiste à ne pas jouer beaucoup de notes mais à jouer les plus belles. La suite du concert marque le retour du quintette "Imani Windi" cette fois en compagnie de Shorter et son quartet. La beauté des arrangements répond à la liberté d' improvisation des musiciens du quartet. On quitte le concert béat d'admiration en se disant que nous avons vu un des plus grands maîtres du Jazz qui, à 75 ans, donne encore le meilleur de lui-même tout en poursuivant de nouvelles recherches musicales.


Quelques heures plus tôt, nous avons pu assister au concert de Carla Bley avec Paolo Fresu à la trompette et Andy Sheppard au sax. Musique trés (trop) écrite et quelque peu monotone mais tout en finesse avec de belles interventions solistes et des jolis dialogues entre les souffleurs. La section rythmique manquait cruellement de dynamisme avec Steve Swallow, Billy Drummond et Carla Bley dont le jeu au piano ne convainc décidément pas.


Quelques jours plus tôt, j' ai pu assister au concert de Diana Krall.
Elle a une nouvelle fois montré toute l' étendue de son talent avec des interprétations vocales pleines de swing comme "Frim Fram Sauce" ou l' inaugural " I Love Being Here With You" et des moments de grâce dans les ballades avec l' incontournable de son répertoire "A Case of You" et une superbe version de "Boulevard of Broken Dreams". On a pu apprécier aussi la qualité de son jeu de piano qui devient de plus en plus audacieux avec des passages solos plus fréquents et élaborés. Son trio rythmique distille toujours un soutien sans faille et des solos de grande qualité.
Dommage que la sono n' ait pas été à la hauteur avec l' ampli de la guitare qui a crachouillé pendant presque tout le concert. Faute à une balance négligée ou à un problème technique de dernière minute, mystère ! Un problème étonnant en tout cas pour des artistes de cette trempe.


La belle surprise de la soirèe est venue du concert d 'Avishai Cohen. En duo avec le pianiste Shai Maestro, le contrebassiste a offert une musique tout en douceur et en subtilité. La richesse harmonique du duo nous a fait penser à Bill Evans, ce qui n'est pas un petit compliment.Le final vocal a été un très beau moment d' émotion. L'attitude chaleureuse et décontractèe des musiciens a encore ajouté au charme de ce concert.

A Bientôt pour un nouveau compte-rendu viennois avec une soirée annoncée orageuse avec Ornette Coleman à l'affiche et ensuite Sonny Rollins, Chick Corea et d' autres.

No comments: