Charles Lloyd, accompagné par le percussionniste indien Zakir Hussain et le batteur Eric Harland, a donné ce vendredi une superbe performance dans le cadre du festival des "Nuits de Fourvière" à Lyon.
Charles Lloyd s' est montré fort inspiré avec un son habité d' une intense spiritualité, que ce soit au ténor, à la flûte ou au taragato, curieux instrument d'origine hongroise à mi-chemin entre la clarinette et le saxophone soprano. Ses phrases qui évoquent parfois le grand Coltrane sont toujours d' une grande justesse.
Outre le plaisir d'entendre ce grand musicien, nous avons pû apprécier un tandem rythmique de haut vol avec Zakir Hussain aux tablas dont la virtuosité est toujours aussi impressionnante et qui s'allie avec une magnifique musicalité et le remarquable batteur Eric Harland qui réussit le tour de force de dialoguer d' égal à égal avec Hussain, il a montré un jeu trés riche et subtil, absolument enthousiasmant.
Le concert a offert de longs titres méditatifs où Zakir Hussain au chant a porté la musique vers des sommets d'émotion, ainsi que des passages au piano où Lloyd et surtout Harland ont montré des appoches intéressantes de l'instrument. Les passages animés ont été l' occasion de beaux solos de ténor et de taragato de Lloyd ainsi que de formidables solos des deux percusionnistes.
Un superbe concert d'un groupe qui tient sans aucun doute le haut du pavé dans le Jazz actuel.
Il ne reste plus à ceux qui n'ont pu assister à ce concert qu' à jeter leurs oreilles sur le splendide disque Live du groupe "Sangam" paru en 2006 sur ECM.
En deuxième partie était programmé le quintet de Manu Katché. Porté par une popularité quelque peu louche acquis à la télévision, Manu Katché ne m'a guère convaincu avec ce quintet Jazz au Hard Bop groovy assez convenu. Même si on a pu apprécier sa maîtrise de l' instrument, le jeu de Katché n' a guère brillé dans ce contexte jazz, son jeu trop statique n' a pas la souplesse propre au swing et plombe plus souvent la musique qu'il l' élève. En outre, Les musiciens ont offert des solos souvent médiocres. Seul le pianiste fortement inspiré par Hancock a offert quelques bons moments.
Le public lyonnais étrangement séduit par ce groupe a pu apprécier les talents d'habile communicant de Manu Katché qui a atteint dans son petit discours des sommets de démagogie.
Saturday, August 02, 2008
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