Friday, December 08, 2006



James Brown :
Soul on Top, 1969


James Brown a marqué la musique populaire américaine (et internationale !) comme peu d' autres artistes.
Comme le note fort justement le site http://www.allmusic.com/, Il fut à l' origine de deux révolutions musicales qui virent l' avénement de la Soul music au début des années soixante et la naissance du Funk à la fin de cette même décennie.
Pour une vision d' ensemble de son oeuvre, je vous conseille vivement le formidable coffret Star Time. On ne peut aussi guère se passer des deux premiers Live at The Apollo enregistrés en 1963 et 1968 et du disque enthousiasmant Sex Machine de 1970.
1969 fut une belle année pour James Brown. Elle vit la naissance de titres emblématiques du "Soul Brother N° 1", Say It Loud ! I'm Black And I'm Proud, Licking Stick ou encore le fabuleux Mother Popcorn qui amorce le virage vers un Funk plus radical qui donna bien d' autres chefs d' oeuvre dans ces années dorées de la naissance du Funk 1969-1972.
Mais cette même année, il prit aussi le temps d' enregistrer un album avec l' orchestre du batteur Louie Bellson, Soul on Top.
Arrangé merveilleusement par le talentueux Oliver Nelson, l' orchestre sonne magnifiquement. On y trouve plusieurs pointures du Jazz de l' époque, les saxophonistes Ernie Watts et Buddy Collette et le contrebassiste Ray Brown entre autres.
Mais c' est bien sûr James Brown qui attire l' attention.
Il signe ici une performance exceptionnelle montrant toute la richesse de ses talents vocaux.
Le disque alterne standards et titres de JB.
On remarquera notamment les versions trés énergiques de "That's My Desire" et "Your Cheatin' Heart" ainsi que "For Once in My Life" qui se termine par un joli dialogue improvisé sax et JB.
Mais les sommets du disque se trouvent à la fin avec deux fantastiques versions des funky "Papa's Got a Brand New Bag" et "There Was A Time".
On peut vraiment entendre avec ces deux titres l' alliance inhabituelle du Funk et du Big Band de Jazz. Et le résultat est fantastique culminant dans le solo enflammé de Maceo Parker dans "Papa's Got a Brand New Bag".
Tout le mal que je vous souhaite est de découvrir à votre tour ce superbe disque rééddité en 2004 par Verve de fort belle manière.

Extrait audio : James Brown : Sex Machine (Coldcut Remix)

Saturday, December 02, 2006


Hal McKusick : un musicien à (re)découvrir
Hal McKusick, altiste et clarinettiste, fait partie de ces musiciens méconnus mais merveilleux dont le Jazz est riche et en particulier le mouvement West-Coast.
Installé en Californie dès le milieu des années 40, il participe à l' éclosion du Cool Jazz. Il travaille notamment avec Terry Gibbs et Claude Thornhill.
Au cours des années 50, il participe aux projets progressistes de George Russell et Jimmy Giuffre et signe plusieurs disques sous son nom qui sont rapidement devenus des raretés.
Au début des années 60, il s' éloigne peu à peu de la scène du Jazz.
En 1987, le critique Alain Gerber retrouve sa trace dans l' île de Saint-Barthélémy où il est pilote de petits avions locaux et où il se produit tous les soirs dans un restaurant jouant désormais du ténor.
Le label Lonehill a eu la la bonne idée de rééditer ses enregistrements les plus marquants dans un double CD : The Complete Barry Galbraith, Milt Hinton and Osie Johnson Recordings.
On peut y gouter la subtilité et la rigueur de son jeu. McKusick cultive à sa maniére l' héritage du Président Lester Young dans sa manière si délicate d' appréhender la musique et l' émotion contenue qu' il transmet à ses auditeurs. Un héritage que l' on entend encore plus dans les morceaux où il joue de la clarinette, en particulier le magnifique "Lullaby For Leslie".
Ce double Cd présente les enregistrements , en studio et en public, de ce fameux quartet qui est un parfait véhicule pour la musique de McKusick ainsi que, oh joie, les enregistrements parues sous le titre "The Hal McKusick Jazz Workshop" . Un disque en octet arrangé par Manny Albam, Gil Evans et Jimmy Giuffre, pas moins. Malheureusement, les titres arrangés par George Russell ne sont pas présents dans ce disque pour la mauvaise raison que Lonehill les a déjà publiés sous le nom de Russell.
On a néanmoins une assez large vision de ces séances remarquables avec notamment la première version du "Blues For Pablo" de Gil Evans qui fit plus tard le bonheur de Miles Davis.
Une musique typique du Cool Jazz le plus ambitieux et novateur marquée par la forte personnalité de ces grands arrangeurs.